lundi 10 mars 2008

There Will Be Blood

Ce film était acclamé partout comme un chef d'oeuvre, et force est de constater que les louanges n'étaient pas usurpées. Je suis un gros fan de Paul Thomas Anderson, que j'ai découvert en 1997 avec l'excellent Boogie Nights, confirmé par la suite par Magnolia. Je n'ai malheureusement pas vu son troisième film, Punch Drunk Love, sorti en 2002.

There Will Be Blood
tient toutes les promesses qu'on était en droit d'attendre. Au niveau des acteurs, tout d'abord, avec un Daniel Day-Lewis oscarisé pour la seconde fois, et qui a un niveau de jeu dans ce film qui est proprement phénoménal. Il incarne Daniel Plainview, l'archétype du businessman américain, sans coeur et sans scrupules, avec conviction, et est pour beaucoup dans la réussite du film. Face à lui, le jeune Paul Dano (déjà très bon dans Little Miss Sunshine) est tout à fait crédible dans son rôle de prédicateur / escroc dans une petite ville où l'église constitue le divertissement majeur.


Je n'ai pas été étonné de retrouver au générique le nom de Jack Fisk. Ce proche de Terrence Malick a été engagé par P.T. Anderson en tant que production designer, et je comprends mieux a présent pourquoi le film m'a rappelé par certains moments Days Of Heaven, avec des parallèles thématiques (les ouvriers arrivant de nulle part dans un cas pour moissonner, dans l'autre pour extraire du pétrole) ou carrément au niveau des scènes (l'incendie). Mais There Will Be Blood fait aussi écho à Kubrick, et ce n'est pas faire offense au maître que de comparer le film de P.T. Anderson, tant le souffle épique peut être considéré comme "Kubrickien" ... Tant qu'à y aller dans les comparaisons avec des maîtres, la fin, lorsque l'on voit Daniel Plainview reclus dans sa luxueuse demeure, rappelle évidemment le Xanadu créé par Citizen Kane. Le film tient en haleine et fascine de bout en bout malgré sa longueur (2 heures 40), on n'arrive évidemment pas à s'identifier au héros (a moins d'avoir une morale très douteuse), mais on comprend ses motivations, ce pourquoi il a envie d'être éloigné des hommes, qui lui font peur.

Un petit mot sur la forme, également. La maestria réalisatrice de P.T Anderson n'est plus a démontrer, mais elle atteint des sommets dans certaines scènes de There Will Be Blood (l'incendie du puits de pétrole, la discussion de Daniel Plainview avec son frère, la scène finale). La musique est également fascinante, entre oeuvres classiques (Kubrick, là encore) et guitares torturées et distordues composées par le guitariste de Radiohead. On ressort du film avec l'envie de le voir à nouveau pour en apprécier toutes les subtilités.

Au final, l'année cinématographique commence à peine et There Will Be Blood , au même titre que No Country For Old Men des frères Coen , apparaît comme un film qui risque d'être indispensable à tout palmarès de fin d'année qui se respecte.

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