samedi 21 février 2009

The Wrestler

J'étais faché avec Aronofsky. J'avais bien aimé Requiem For a Dream la première fois que je l'ai vu, mais un récent re-visionnage m'avait ouvert les yeux sur les défauts de ce film. Et que dire de The Fountain, trop prétentieux à mon goût, que j'avais tout bonnement détesté. Et puis là, attiré par le buzz autour du retour de Mickey Rourke, déjà brillant dans Sin City, et par la bande annonce, je me suis laisser tenter par The Wrestler. Bien m'en a pris car le film est excellent, Aronofsky a trouvé dans sa mise en scène une sobriété toute nouvelle qui met en valeur son talent. L'image granuleuse, la caméra au poing, donnent à ce film un petit côté reportage qui convient tout à fait au sujet. On suit donc le baroud d'honneur d'une ex-star du catch, un has-been confronté à la dualité entre sa vie sur le ring (où il est encore respecté par ses pairs, malgré une carrière très en déclin) et sa vie réelle, entre job à mi-temps au supermarché et mobil-home.

Il est difficile de ne pas être ému par Mickey Rourke, qui au vu des parallèles entre sa vie et celle du personnage qu'il incarne, est évidemment parfait pour le rôle. Je ne sais pas si on peut parler de performance d'acteur pour le coup, mais il est tout à fait touchant dans le rôle : "old piece of meat" comme il le dit lui même entre deux personnages féminins, une strip-teaseuse (elle aussi en fin de parcours) qui, pour faire un usage similaire de son corps pour créer de l'illusion, le comprend, et sa fille qui rejette en bloc tout ce qu'il représente.

La réalisation est excellente, arrivant à nous faire entrer dans l'intimité du catch, à nous montrer tous les petits trucs de ce sport-spectacle, tout en ne négligeant pas l'aspect (très) physique et violent des combats, même s'ils sont truqués et arrangés. Il est assez fascinant de voir l'envers du décor, avec les catcheurs faisant preuve d'une solidarité hors du ring proportionelle à la brutalité sur le ring. Niveau musique, on a bien entendu le droit à une bande-son style catch ne négligeant pas les standards du big rock US et du hard rock (l'ex Guns'n'Roses Slash ayant même été mis à contribution sur quelques titres).

A l'image de la chanson du générique de fin, interprétée par Springsteen, The Wrestler laisse un sentiment mélancolique dans la gorge, mais aussi l'image d'un film brillant, sans doute le meilleur (je n'ai pas vu Pi) de ce réalisateur à ce jour.

2 commentaires:

Seb a dit…

Ha on a publié nos notes le même jour !

Encore une fois, nous sommes d'accord... ça me chafouine qu'on ne soit pas du coup en phase sur Slumdog !

Je vais m'ajouter la BO dans mon iTunes, allez :-)
Par contre, petite honte, sur le CD de la BO il n'y a ni la chanson originale de Bruce (il la garde en bonus track de son nouvel album), ni SWeet CHild O' Mine, ni les créations originales de Slash :-(

Anonyme a dit…

Merci pour ton com sur Playlist ;)

Regarde Pi à l'occasion, c'est vraiment le Eraser Head de Aronofsky ;)

A+

Benjamin