lundi 27 octobre 2008

Mesrine : L'Instinct de Mort

Jacques Mesrine reste, et restera sans doute assez longtemps, le hors la loi le plus célèbre en France. Plus de 30 ans après sa mort, l'ex-ennemi public N°1 fascine encore et il était inéluctable que le cinéma s'empare de ce mythe. C'est donc Jean-François Richet qui s'est chargé de la réalisation et Vincent Cassel qui a été choisi pour incarner à l'écran le célèbre gangster.

Cette première partie, L'Instinct de Mort, narre la naissance du gangster Mesrine, jusqu'à ses années d'exil canadien. On voit donc peu à peu l'homme basculer dans la violence, le meurtre et le vol, bien que quelques tentatives de rentrer dans le rang apparaissent de temps à autre, le film rend bien compte de cette fascination de Mesrine pour les faits pour lesquels il est devenu célèbre.

Le casting du film est au top, et Vincent Cassel tient sans doute là une de ses meilleurs rôles, l'acteur français donne vie à un Mesrine très crédible, tant dans son côté salaud que dans son côté humain. On assiste vraiment à un "Cassel-Show" pendant deux heures. Il est accompagné de seconds rôles très bons eux aussi : Cécile de France, Gérard Depardieu...

La mise en scène privilégie le côté "divertissement". On sent que le réalisateur a pour modèles les grands films de gangsters américains, et souhaite tourner son Scarface à la française. Alors parfois, on aurait souhaité un peu plus de crédibilité, comme dans la scène d'attaque de la prison, mais force est de constater que ce parti pris donne une redoutable efficacité au film, qui est rythmé et énergique. On notera également une utilisation "De Palmesque" du split-screen, souvent à bon escient, et encore une fois au service de l'efficacité. Le parti pris "politique" du film est aussi assez vite dévoilé, Richet reprenant par exemple via sa mise en scène le combat de Mesrine contre les quartiers de haute sécurité. Globalement, ce premier épisode donne une image bien positive du gangster, bien aidé en cela par le charisme de Vincent Cassel, on attend de voir si la suite permettra de nuancer le personnage, car Mesrine n'est pas Tony Montana ou un autre héros de fiction. On notera également une bande son de qualité, composée par Marco Beltrami.

Bref, ce premier volet du dyptique est assez prometteur, et nous laisse bien en haleine pour voir la suite, où j'espère voir à titre personnel le personnage un peu déboulonné de son piédestal. Le parti pris "action" décevra peut être ceux qui souhaitaient plus de réalisme, mais force est de constater qu'il donne au film un coté très vivant.

mardi 21 octobre 2008

Coluche : l'histoire d'un mec

Coluche, l'histoire d'un mec, d'Antoine de Caunes raconte une année de la vie du "comique préféré des français", justement l'année 1980-81 où celui-ci a décidé de se présenter, pour rire, aux élections présidentielles, peu après remportées par François Mitterrand.

On suit donc le comique, interprété fort bien par François-Xavier Demaison, dans ce qui devait être au départ une vaste blague, soutenue par les publications satiriques (Hara-Kiri), et qui prend peu à peu de l'ampleur car la candidature de Coluche canalise bien vite la voix des déçus de la politique et de toutes les minorités, qui n'avaient pas (et pour certaines n'ont toujours pas plus de vingt-cinq ans après) voie au chapitre en France. On suit également l'homme Coluche, et le film s'attarde aussi sur les défauts du personnage (infidélité, drogue, caractère colérique, tendance à la mégalomanie), ce qui ne fait que contribuer à le rendre plus humain. La prise d'ampleur du phénomène de sa candidature inquiète le monde politique, qui fait tout en sous-main pour la saborder, et monte à la tête de l'homme, qui se retrouve totalement dépassé, et qui ne peut rien faire d'autre que jeter l'éponge, finalement, suscitant déception parmi ses soutiens. Le film arrive à très bien rendre compte de cette impuissance du personnage face à un monde qu'il ne peut finalement pas changer. La frustration engendrée par cette aventure avortée et perdue d'avance servira de fondation à la création des restos du coeur quelques années plus tard.

Au niveau de la réalisation, Antoine de Caunes s'en sort très bien, même si évidemment on n'a pas une mise en scène digne d'un maître du 7ème art, elle est tout à fait correcte pour exposer le propos du film. Le ton est juste, et ne tombe pas dans le pathos inutilement. Mention spéciale à la musique, avec une sélection de titres, rock notamment, qui nous replongent dans les années 80. Les acteurs sont bons pour la plupart, François-Xavier Demaison arrive vraiment à évoquer Coluche avec talent, et j'ai pour ma part eu beaucoup de plaisir à retrouver Olivier Gourmet, acteur que j'adore, dans le rôle de l'impresario de Coluche. A noter également la bonne interprétation de Jacques Attali, conseiller spécial de François Mitterrand, par Denis Podalydès.

Bref, un film ancré dans une époque, mais encore bien d'actualité. Quel comique d'aujourd'hui pourrait enclencher un mouvement populaire comme celui de la candidature de Coluche ?

vendredi 17 octobre 2008

Tokyo !

Une compilation de trois moyens métrages de trois réalisateurs autour de la ville de Tokyo et tournés au sein de la capitale japonaise.

Interior Design de Michel Gondry
Sans doute celui que j'ai préféré des trois. On retrouve l'univers poétique de Gondry, sans doute un peu plus "sage" que lors de ses longs métrages. Quoi qu'il en soit, cette partie est très bien réalisée, très "japonaise" est fort agréable à suivre. On tourne autour d'un couple dont le mari est un réalisateur bricoleur - tiens tiens, comme les vidéastes de Be Kind, Rewind, ou le Stéphane de La science des rêves - et dont la femme a du mal à s'adapter à Tokyo. Le final (que je ne révèlerai pas) est assez bien trouvé, et très poétique.

Merde de Leos Carax
Je connais assez peu ce réalisateur français. Il nous propose ici l'histoire assez barrée, d'un homme-monstre sorti des égouts qui sème la panique dans Tokyo. C'est bizarre, violent, très bien filmé (remarquable plan séquence d'ouverture), et fort bien interprété par Jean Francois Balmer et Denis Lavant. Cependant, malgré la bonne idée de départ, et le côté provocateur indéniable de cette partie, on finit par s'ennuyer un peu, même au bout de trente minutes, ce qui est un peu dommage.

Shaking Tokyo de Bong Joon-ho
Ce dernier segment, que j'attendais avec impatience également, m'a à vrai dire un peu décu. On retrouve effectivement la qualité de la réalisation du Coréen Bong Jooh-Ho, mais à vrai dire, j'ai trouvé que l'idée de départ : un hikikomori - personne ayant fait le choix de rester cloître chez elle - tombe amoureux d'une autre hikikomori , était très bonne, et aurait sans doute mérité d'être un peu plus développée sur la longueur. Ici on reste un peu sur sa faim, dommage.

Au final, c'est un peu la déception qui prédomine, comme souvent avec ce genre de films, on a quelques bonnes choses, mais on sent aussi les réalisateurs enfermés dans un carcan. Pas forcément une franche réussite, mais une curiosité pour les amateurs des trois réalisateurs.

mercredi 15 octobre 2008

Vicky Cristina Barcelona

Woody Allen fait à coup sûr partie de mes réalisateurs préférés. J'ai rarement été déçu par un de ses films, et j'ai grand plaisir tous les ans, à m'offrir mon petit Woody Annuel. Vicky Cristina Barcelona clôt la trilogie "européenne" commencé avec Match Point et poursuivie avec Scoop. On a beaucoup parlé du film avant sa sortie, notamment à cause de la fameuse scène de baiser entre Penelope Cruz et Scarlett Johansson (les mateurs seront déçus). Vicky Cristina Barcelona, explore, dans un cadre espagnol (et un Barcelone de carte postale), un sujet maintes fois traité par le maître New Yorkais : l'amour et les relations -parfois compliquées - entre les hommes et les femmes.
En effet, il se dégage du film une vraie sensualité, due tant à ses actrices principales qu'à Javier Bardem, sorte d'idéal hispanique en puissance, qui prouve ici son côté protéiforme (la dernière fois qu'on l'avait vu, c'était en psychopathe dans No Country For Old Men)
Allen filme simple mais juste. La photo est jolie sans en faire des tonnes, la mise en scène rythmée (on va droit à l'essentiel, en se permettant quelques ellipses), la musique agréable, et au final on se divertit de ce badinage pendant une heure et demie. On notera la prestation déjantée et habitée de Penelope Cruz, que j'avais rarement vue si bonne (actrice). Et puis Chris Messina est superbe dans un second rôle d'Américain inintéressant et fadasse.
Un Allen de plus, en tant que fan, je l'ai bien apprécié, même si je doute que le temps en fasse un film majeur dans l'oeuvre de Woody. Ceci dit, maintenir un tel niveau de qualité à 72 ans et après plus de 40 films, voilà un bel exploit !

lundi 6 octobre 2008

Entre Les Murs

Tradition oblige, il faut aller voir la Palme d'Or de Cannes. Encore plus cette année car elle est française, ce qui n'était pas arrivé depuis Maurice Pialat en 1987. Et même si le peu que j'avais pu voir d'Entre les murs ne m'avais pas donné très envie. A la sortie, bilan positif, même si je ne suis resté pantois non plus. Tout d'abord, malgré la durée relativement longue (2h08) et le peu de variété des scènes, le film passe très vite. Ensuite, évidemment les acteurs... Enfin si on peut appeler "acteur" le fait de jouer, fort bien certes, mais son propre personnage. Difficile donc de juger de la "performance d'acteur", mais il est vrai que certains des jeunes sont très convaincants, comme Esmeralda, par exemple. Là où on est plus impressionné c'est par la prestation de Francois Bégaudeau, auteur du livre original, et qui est vraiment très bon dans son rôle de prof idéal, passionné et motivé.

Le principal reproche que je pourrai faire au film, c'est qu'on en ressort avec l'impression que tout ça est un peu trop idéal : les répliques font toujours mouche, tant du côté professeur que du côté élève, certains personnages sont un peu des clichés (l'Africain, le Marocain, l'Antillais, le gothique), on sent bien que certaines anecdotes ont été réécrites, et tout cela sonne au final un peu trop scénarisé.
Tout ceci rend le film évidemment très agréable à suivre, mais qu'on a l'impression que cette classe, ce prof, n'existent sans doute pas dans la réalité. On se retrouve donc avec un film assez éloigné du documentaire (ce qu'il n'a pas vocation d'être, mais dont il s'inspire, formellement notamment) et dont le style n'est pas assez personnel pour une fiction (la mise en scène n'a rien de folichon, la musique est quasi-inexistante). C'est très agréable à regarder dans l'instant, on passe un bon moment, mais on se demande si le film aura la même porté dans le temps que certaines des Palmes d'or précédentes.
C'est un peu dommage de voir que depuis quelques années , comme le précise Sébastien sur son blog, Cannes consacre souvent plus un message que le cinéma lui même. A mon avis, depuis Elephant en 2003, Cannes n'a jamais consacré de sa récompense suprême un réalisateur ayant un vrai "style" cinématographique. Je trouve ça un peu dommage. A titre personnel, si j'avais du voter pour un film français dans la sélection cannoise 2008, ma voix aurait été plus encline à se porter sur Un Conte de Noël que sur Entre Les Murs

Take Care,

vendredi 3 octobre 2008

De quoi je ne pourrai pas me passer ?

Je viens de me faire tagguer par Airway qui me met au défi de prouver que ce blog n'est pas mort. Effectivement c'est un peu calme en ce moment, donc je profite de l'occasion pour faire une petite note un peu différente de d'habitude. Alors donc, de quoi ne pourrais-je pas me passer ?
  • De musique, bien sûr. Essentiel. Réécouter des vieux classiques, faire de nouvelles découvertes. Un jour où l'on écoute pas de musique est une journée perdue, ou presque... Je serais bien prêt à sacrifier une partie de mon salaire pour changer pour un boulot où je peux écouter de la musique.
  • De lecture. même si je ne suis pas un lecteur boulimique, il est quasi - essentiel pour moi d'ouvrir un livre avant de m'endormir...
  • De regarder des films (Ciné, DVD), même si l'actualité actuelle de ce blog tend à prouver que je dois pouvoir, effectivement, me passer de cinéma :(
  • De plus en plus : de faire du sport, même si ça doit faire sourire ceux qui ont connu le lycéen antisportif que j'étais.
  • De jouer à Hattrick, jeu en ligne addictif qui m'a pris il y a deux ans, et depuis je n'ai jamais décroché.
  • De soutenir le F.C. Nantes, contre vents et marrées et malgré les résultats catastrophiques et la politique n'importe-quoiesque du club et de son président en ce moment.
Voilà, je crois que j'ai fait plus ou moins le tour, c'est assez amusant à faire comme exercice. Je passe le relais à Jérome, Sébastien , et Raph.

Take care,

Update du 6/10 : Ah, si un dernier truc dont je ne pourrai pas me passer, c'est de faire des listes Excel de tous ce que je fais ou presque : livres lus, films et DVD vus, concerts, bouteilles dégustées ... Vous avez dit maniaque ?